Il
n'est pas nécessaire aux parents d’êtres des maîtres de
pédagogie, de raison. L'égide, sous la sphère familiale, ne s'obtient pas au travers d'un manuel
d'éducation.
Dans la
pédagogie du parent maître de lui même, ce parent n'impose pas un
cadre moral à l'enfant. Le parent conserve les possibles, la
perfectibilité morale en puissance de l'enfant, il se « contente »
de préserver le jeune être pour le rendre à lui même une fois
celui-ci en âge de raison.
L'éducation
à proprement parler morale ne se fait pas au travers de valeurs
morales ! c'est à l’être en devenir de penser par lui même,
de se faire libre et responsable. Le parent ne peut pas rendre
l'enfant libre à sa place.
Si le
parent imposait la morale à l'enfant celle-ci deviendrait soit une
misologie (haine de la raison) soit une soumission. Une misologie
d'une part car être contraint à suivre la voie de la raison sans en
être soucieux soi-même s'apparente à se retrouver enfermé dans un
cadre carcéral. Comme j'ai pu le dire en introduction de ce dossier
la morale est anxiogène à l'être prémoral.
Soit
d'autre part une soumission, une « déresponsabilisation »
car l'enfant ne pourrait épouser cette voie qu'en qualité d'ignorant.
La loi de la liberté rationnelle serait pour lui servitude. Mettre
l'enfant dans un cadre moral c'est le pousser à respecter la loi
morale tout en ignorant le sens de cette loi, c'est le rendre non
responsable de ce qui en réalité ne devrait dépendre que de lui,
dépendre de sa conscience morale dans un éprouvé rationnel. on ferait alors de l'enfant un être déresponsabilisé.
Évidemment ce qui fait
le bien rationnel, et sa spécificité c'est d'y obéir en conscience
non d'en être contraint. Suivre la voie de la raison comme il se
doit c'est le faire en autonomie, penser par soi même, dans une
libre nécessité, être libre et responsable dans et part ce consentement.
En outre, si on maintient
l'enfant à l'intérieur d'un cadre moral on complique le fait pour
l'enfant de pouvoir le dessiner de lui même un jour, d'avoir à le
faire et d'éprouver ainsi la raison, de grandir moralement, de
s'émanciper. On ne peut partir que de rien dans la pensée, la
pensée ne se délègue pas. Si on met l'enfant dans un cadre moral
on risque de pénaliser l’accession à son autonomie rationnelle, à
sa conscience morale. En effet difficile pour le jeune être d'apprendre à
désapprendre, d'apprendre à apprendre par soi même et se défaire
de ce qu'on lui a mis comme schéma dans le crâne. C'est encore plus
vrai lorsque ce cadre vient de l'enfance car époque marquante, et du
parent car attachement sensible. On perverti l'enfance en mélangeant
attachement sensible et jugement moral.
De plus
l'être doit penser la morale uniquement quand cela s'impose, quand
le moment est venu. Quand ces questions forment comme un manque en
son sein, qu'il a besoin fondamentalement de trouver les réponses,
et de les trouver comme de juste : de lui même, par lui même, pour lui même. La
pensée est une nécessité morale pas un divertissement ou une
injonction contingente. Sans ça pour l'être d'aspiration morale
cette injonction extérieure et les réponses qu'on donnent
deviennent une hétéronomie. Pour croître moralement il faut cesser
de dépendre de la raison d'un autre, ou des vues d'un autre, et
prendre une à une ses propres nodosités. La chronologie est interne
et n'est pas issue d'un programme extérieure et épousant les
contraintes empiriques ou celles du calendrier, ni le prisme de la situation de l'être. Cela dit possible que l'être
n'éprouve jamais cette nécessité qu'il soit comme
dévitalisé de sa conscience morale, et qu'il faille alors en tenir compte comme on a pu le montrer dans l'article précédent.
Enfin
l'enfant a besoin avant tout et d'abord d'apprendre à se découvrir
et découvrir son microcosme d'essayer et de s'essayer, de
s'appréhender et d’appréhender l'autre, de goûter le nectar du
présent plutôt que d'être sensibilisé à des lois morales. Le
sensible avant tout, la saine curiosité.
Il est
quelque part édifiant de constater que plus le parent est conscient,
mature moralement moins il impose de valeurs morales à l'enfant et
plus le parent est mineur moralement plus il va chercher à
influencer l'enfant au travers d'opinions, de traditions, ou
d'éthiques. L’ignorance a toujours plus de zèle que la conscience.
On pourrait
dire que si l'on ne donne pas un cadre moral, des valeurs morales à
l'enfant celui va faire n'importe quoi. En réalité on se trompe.
Ce n'est
donc pas la raison qu'il convient d'apprendre à l'enfant ou
d'imposer à l'enfant une éducation morale ou d'apparence
morale mais de faire en sorte autant que faire se peut qu'il conserve
un jugement suspendu, une juste incertitude, qu'il ne se défausse
pas de la réalité du présent. Qu'il découvre le réel des ses
propres yeux, qu'il en fasse sa propre expérience, qu'il ne se
perdre pas dans des certitudes passives ou bien dans des divertissements qui
valent divertissement de soi. Qu'il conserve une curiosité pour ce
qui s'offre à sa perception.
Et pour cela, pour la construction de l'enfant sur cette base rien de mieux que le liant de l'amour parental désintéressé.
6. La sphère familiale pour égide : L'amour parental désintéressé, un amour sans équivalent.
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