PARTIE IV : PRISE DE CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE COLLECTIVE

Prendre conscience de l'inconscience collective au travers un désir libre de tous préjugés, au travers de la curiosité saine que j'ai pour l'autre. L'autre n'est pas disponible en tant qu'autre singulier. Il a des considérations d'une autre nature qui sont liées à son appartenance à l'inconscience collective. Avancer dans la connaissance de moi même ne se délègue pas : Imaginer, se projeter, fantasmer, réfléchir depuis les contenus issus de mon expérience empirique par le biais d'un regard libre de tous préjugés. (Connaissance de soi) I EN TANT QU'ÊTRE SINGULIER JE N'AI PAS PRÉJUGÉ DE QUI JE SUIS, JE SUIS DANS LA JUSTE IGNORANCE DE MOI MÊME. II LA CONNAISSANCE DE CELUI QUE JE SUIS SINGULIÈREMENT, CONNAISSANCE SINGULIÈRE DE SOI , S'OBTIENT AU TRAVERS DE L'EXPÉRIENCE EMPIRIQUE DEPUIS UN REGARD DÉFAIT DE TOUS PRÉJUGÉS. C'est bien parce que je n'ai pas préjugé de celui que je suis que j'ai le désir f

A QUI APPARTIENT L'ENFANT ? 3. AU TYRAN DOMESTIQUE

Le monde actuel ne permet pas à l’enfant de conserver par défaut ou facilement une suspension de jugement, de ne pas se perdre dans des certitudes passives.
Mais il arrive que la sphère familiale fasse pire : Quand la sphère familiale se fait joug. Elle devient alors un cadre carcéral plus nuisible que la société en elle même. Aussi :
«Comment j'éduque mon enfant ne regarde personne » pas même l'enfant d'ailleurs. « Je suis libre d'éduquer mon enfant comme je le désire »
Parfois le parent à de drôles de conceptions, parfois l’être injuste ou « mauvais » devient parent. Il détourne l'amour filial à ses propres fins, source de violence morale.

Emmanuel Levinas / Difficile Liberté
  • Comprendre une personne c’est déjà lui parler. Poser l’existence d’autrui en la laissant être, c’est déjà avoir accepté cette existence, avoir tenu compte d’elle.”
L'éducation de l'enfant comme une charge, un devoir avant tout, comme une tâche pour laquelle le parent n' est pas libre moralement de laisser son amertume, ses ressentiments, sa haine parler, parler à l'enfant.

Le journal du séducteur de Sören Kierkegaard
  • « Il est révoltant qu'un homme dirige sur des sentiers faux un voyageur ignorant le chemin à prendre et le laisse ensuite seul dans son erreur. Cependant, n'est-il pas plus révoltant encore d'amener quelqu'un à se fourvoyer en lui-même ? »
Il y a une responsabilité à rendre l'enfant à lui même. A sauvegarder ses possibles. Au fond l'enfant n'appartient à personne, d'autant plus vrai qu'il est enfant et non encore en possession de ses moyens, il n'appartient pas et ne peut encore appartenir à lui même.

Odieux les parents qui doivent protéger l'enfant sont ceux là mêmes qui le manipulent.
L'enfant est attaché sensiblement au parent. « Attaché » le terme n'est pas anodin. Le parent peut comme, un métal ductile, plier l'enfant à son goût, tenter de lui donner la forme qu'il désire, l'amour filial rend l'enfant malléable au désir du parent. Le parent abuse de l'attachement sensible de l'enfant à des fins extérieures, il détourne cette innocence, c'est pas loin d’être criminel. C'est marquer l'enfant, « l'empreinter » à vie. Le marquer du sceau du despotisme domestique. 

Il est problématique que des personnes extérieures essayent d'orienter l'enfant, de lui mettre des idées dans la tête, de l’endoctriner en profitant de sa crédulité.
Mais le parent, tout parent qu'il est n'est pas a priori d'avantage propriétaire de l'enfant.
A priori toujours, il n'est pas libre d'en faire ce qui lui plaît, d'en disposer à loisir, de le plier à son goût.
Lui imposer sa vision haineuse, lui dire ce qu'il doit voir, abuser l'enfant de cette façon en lui donnant une lecture volontairement calomnieuse des faits, de la réalité, faire du bourrage de crâne.
Sous la sphère familiale, convaincre l'enfant qu'un tel est mauvais, lui donner « amour » en récompense et le punir moralement en cas de résistance.
Faire grandir l'enfant dans l'ignorance de soi et dans la haine de l'autre, le laisser ainsi gésir. Faire de la sphère familiale devienne un cadre sectaire.
Jouer au final sur la carte sensible pour que l'enfant ne soit plus dans la juste incertitude mais soit un petit soldat, un ventriloque du parent. User et détourner l'attachement sensible, l'amour filial que vaut naturellement l'enfant à son parent à des vues égoïstes et faire souffrir l'enfant en cas de résistance.
Au final le parent récompense ou bien gourmande l'enfant réciproquement pour sa soumission ou pour son hésitation à épouser les affirmations parentales. Le parent se rend moins loquace, moins prévenant, moins disponible, plus rêche quand l'enfant choisit une voie qui déplaît, on pénalise sa liberté, on aime au conditionnel.

Faire que l'enfant s'apprivoise et non faire en sorte de le domestiquer.
J'éprouverais un problème de conscience si j'empêchais l'enfant de se faire libre un jour. Le maître de l'esclave est un esclave. Par conséquent je ne trouve pas le désir d'abuser de l'enfant, d'en faire un moyen, d'user de cet attachement à mes vues, d'essayer d'en pervertir son jugement, d'aveugler son esprit. J'accompagne l'enfant, je l'encadre mais le cadre est mobile en fonction de l'enfant et non un cadre doctrinaire qui ne le regarde pas, qui en fait sa négation.



Commentaires

  1. C'est un sujet délicat bien sûr. Pour faire court je reconnais dans cet article l'éducation entre guillemets dont j'ai pu être l'objet. Je sais que ce n'est pas bon de nourrir du ressentiment mais je suis abasourdie de voir le pouvoir de propriétaire dont jouit le parent encore de nos jours quand on sait les drames parfois innomables qui se déroulent sous les toits familiaux. Désolé. Merci de m avoir invité à m exprimer et m'avoir donné l'opportunité de soulager un peu cette tension négative. J'essaierai de commenter plus positivement demain. Et c'est intéressant de pouvoir parler anonymement comme de le faire a visage découvert, d'avoir le choix c'est bien. Kim. ( c'est un pseudo)

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  2. Bonsoir Kim,
    Oui il est délicat de remettre en cause le comment un parent élève son enfant. On imagine facilement les réactions que cela pourraient produire. Chez ES comme tu le sais sans doute, on évite de dire aux autres ce qu'ils doivent faire, ce n'est pas notre but. On ne se considère pas comme libre d'imposer nos vues aux autres, de chercher à influencer directement, par pression, de façon communautaire la vie en société. On se situe d'avantage dans la liberté individuelle et responsabilité individuelle : "ce qui dépend de moi". Certes il est navrant de constater et de savoir que des parents font mésusages de leur position hiérarchique qu'ils possèdent sur l'enfant. dans le même temps le "mauvais" parent est souvent d'abord une "mauvaise" personne. Par mauvais j'entends qui n'a pas une idée adéquate de ce qu'est le Bien ou une conduite libre. c'est à dire pour un être libre se conduire d'une manière réactionnelle donne de façon constitutive l'éprouvé d'une privation de liberté. Et puis il arrive que le "mauvais" parent a subi de la violence en tant qu'enfant. Donc globalement on aide celui ou celle qui a le désir de se faire libre, de cultiver sa singularité, à y parvenir. On aide le sensualisme singulier et la croissance morale mais on est relativement impuissant à rendre libre, meilleur celui qui n'a pu conserver en lui la conscience morale, le souci de lui même.
    comme tu as pu le dire tu reconnais que cette tension est négative et je sais à quel point cela peut être pénible quand on a conscience que cette tension nous enferme, nous fait objet. Si il est vrai que tu as été l'objet d'un parent désorienté, te trouver dans le réactionnel est encore le fruit de cette chosification. l'essentiel c'est que tu as conscience de cela et tu peux ici crever l'abcès on en fera pas mésusage. on ne t'encouragera pas à haïr, à amalgamer, à endormir ta conscience morale. on est en quelque sorte le temps d'un laps, ta conscience de secours.
    à bientôt Kim.

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