PARTIE IV : PRISE DE CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE COLLECTIVE
Prendre
conscience de l'inconscience collective au travers un désir libre de
tous préjugés, au travers de la curiosité saine que j'ai pour
l'autre. L'autre n'est pas disponible en tant qu'autre singulier. Il
a des considérations d'une autre nature qui sont liées à son
appartenance à l'inconscience collective. Avancer dans la
connaissance de moi même ne se délègue pas : Imaginer, se
projeter, fantasmer, réfléchir depuis les contenus issus de mon
expérience empirique par le biais d'un regard libre de tous
préjugés.
(Connaissance de soi)
I
EN TANT QU'ÊTRE SINGULIER JE N'AI PAS PRÉJUGÉ DE QUI JE SUIS, JE
SUIS DANS LA JUSTE IGNORANCE DE MOI MÊME.
II
LA CONNAISSANCE DE CELUI QUE JE SUIS SINGULIÈREMENT, CONNAISSANCE
SINGULIÈRE DE SOI , S'OBTIENT AU TRAVERS DE L'EXPÉRIENCE EMPIRIQUE
DEPUIS UN REGARD DÉFAIT DE TOUS PRÉJUGÉS. C'est bien parce que je
n'ai pas préjugé de celui que je suis que j'ai le désir
fondamental de me découvrir et donc de me chercher à travers
l'autre au sein du cadre commun.
III
L'EXPÉRIENCE EMPIRIQUE EST ISSUE DE MON IMMERSION AU SEIN DE LA
CONSCIENCE COMMUNE, AU SEIN D'UN MICROCOSME REPRÉSENTATIF DE LA
CONSCIENCE COLLECTIVE. La curiosité que j'ai de moi même passe par
la curiosité de l'autre, c'est ainsi que je vais prendre conscience
de ce dont l'autre dépend.
IV
LA CONNAISSANCE DE SOI NE SE DÉLÈGUE PAS. Je ne me
laisse pas dire qui je suis.
V
POUR LA CONNAISSANCE DE SOI, JE NE DONNE PAS PRÉVALENCE À
UNE CONNAISSANCE EXTÉRIEURE, À UNE CONNAISSANCE QUI N'EST PAS ISSUE
DIRECTEMENT DE CE A QUOI J'AI PU ASSISTER. En tant qu'être singulier
ce dont je dépends dépend de moi et donc mon désir fondamental est
de me connaître au travers de ma propre expérience empirique et de
la réflexion constitutive à cette expérience.
(résister aux affirmations d'autrui et conserver par là sa juste suspension de jugement)
VI
JE FAIS EXPÉRIENCE DE L'AUTRE, DE MON MICROCOSME AVANT
ÉVENTUELLEMENT DE ME PRONONCER, DE M'ENGAGER SUR CE MÊME
MICROCOSME. Au bénéfice du doute.
VII
AU STADE DE LA SINGULARISATION, MON JUGEMENT EST EN SUSPENSION. JE NE
SUIS PAS EN MESURE, JE N'AI PAS LE DÉSIR DE JUGER LES AUTRES, CE
N'EST PAS LÀ MA PROBLÉMATIQUE, MA PROBLÉMATIQUE EST D'ORDRE
SENSUALISTE. Juger, avoir une conduite dans laquelle je m'engage,
j'engage ma liberté fondamentalement correspond au stade de la
rationalisation. C'est à travers l'usage de ma raison que je vais
acquérir des certitudes et pouvoir alors m'engager en conscience.
Dans la singularisation, mon jugement est encore en suspension.
J'accepte de ne pas savoir, de ne pas préjuger de ce que je sais.
VIII LES
PRÉFÉRENCES DU GROUPE OU DES GROUPES RÉFÉRENTS, L'ENTRE-SOI,
RESTENT LEURS PRÉFÉRENCES ET NE REMPLACENT PAS MA PROPRE RECHERCHE
SENSUALISTE, N'ATTÉNUENT PAS LA POINTE DE MON DÉSIR SENSUALISTE.
Les préférences d'autres restent relatives et n'emportent pas ma
préférence.
IX
TOUT JUGEMENT QUI ME VIENT D'AUTRUI EST UN JUGEMENT QUI RESTE AU
CRÉDIT D'AUTRUI, À SA LIBERTÉ ET SA RESPONSABILITÉ. Au stade de la
singularisation, je ne dis pas que ce qu'affirme autrui est faux je
dis que ce qu'affirme autrui je ne suis pas en mesure de l'affirmer à
mon tour. J'ai le désir de découvrir par moi même ce qui s'offre à
mes sens. Ne pas avoir fait négation de celui que je suis, de ne pas
en avoir préjugé est bien la montre que je n'ai pas le désir de
me contenter des affirmations d'autrui, ma curiosité va au-delà de
cela, sa pointe ne peut être mouchetée par les conclusions
d'autrui.
Je suis à l'écoute
de leur affirmations mais cela reste leurs affirmations,, j'écoute
ce qu'ils disent puisque je suis curieux des autres, j'ai une
disponibilité pour autrui mais mon jugement reste suspendu et
ma prévalence demeure sensualiste. À la rigueur le dire des autres
m'apprend sur la situation, la personnalité de leurs titulaires.
X
SI AU STADE DE LA SINGULARISATION J'AFFIRME SANS SAVOIR ALORS JE
TOMBE DANS L'INCONSCIENT COLLECTIF.
XI
MON IMAGINATION, MES PROJECTIONS IMAGINATIVES, MES FANTASMES ONT POUR MATIÈRE MON EXPÉRIENCE EMPIRIQUE.
XII
LA RÉFLEXION, LE FANTASME, LA PROJECTION IMAGINATIVE
PROVENANT ET CONSTITUTIVES À MON EXPÉRIENCE EMPIRIQUE EN ÉTANT
LIBRE DE TOUS PRÉJUGÉS ME DONNENT UNE CONNAISSANCE QUI NE CONNAÎT
PAS D'ÉQUIVALENT ET À LAQUELLE JE NE PEUX SUBSTITUER AUCUNE AUTRE
FORME DE CONNAISSANCE. Je peux accroître par exemple ma connaissance
livresque mais cette dernière ne se substitue nullement à la
connaissance qui me vient de ma propre expérience empirique. L'être qui ne préjuge pas ne se remplit pas au
travers de la connaissance livresque. Ne pas user de ces
connaissances extérieures comme un pouvoir pour disposer d'autrui ou
pour régler sa conduite, son dire et son faire est sans doute la
bonne manière d'user de ce type de connaissances. Fatalement la
connaissance extérieure lorsque je suis libre de tous préjugés ne
peut pas emporter mon adhésion. Puisque pour comprendre mon
microcosme j'use de ma propre expérience empirique et de la
réflexion sur cette expérience. Et pour comprendre de manière
rationnelle j'userai du penser par moi même. Donc mon rapport avec
l'autre, avec mon microcosme et moi même ne peut être influencé
directement par une connaissance extérieure.
XIII
MA RÉFLEXION CONCERNE LA CONDUITE CONCRÈTE QUE JE PEUX AVOIR AVEC
MOI MÊME, AVEC LES AUTRES, NON DES CONSIDÉRATIONS EXTÉRIEURES.
Comme je ne connais pas bien encore l'autre, l'autre inscrit dans un
microcosme représentatif de la conscience collective je n'ai pas de
raison de m'en soustraire, de m'évader dans des considérations
abstraites ou générales. Les questions que je suis susceptible de
me poser ne viendront pas de l'actualité par exemple, ne sont pas
soumis à un calendrier social. Mes questions se situent en mon
sein, curiosité fondamentale puisque d'elles dépendent de mon mode
d'être au monde, questions donc qui ne viennent pas de l'extérieur.
C'est cette inconnue qui va me donner la curiosité de l'autre, de ce
microcosme, de la conscience collective afin de répondre justement à cette inconnue.
XIV
LA RÉFLEXION SUR L'EXPÉRIENCE EMPIRIQUE DEPUIS UN DÉSIR SINGULIER
ENGENDRE À TERME UNE PRISE DE CONSCIENCE.
je vais prendre
conscience de ce dont l'autre dépend, je vais prendre conscience de
l'inconscience collective.
(se laisser à
dépendre de ce qui ne dépend pas de moi est un mode d'existence qui
vient et s'explique par l'inconscience collective)
XV
*LE FAIT DE SE LAISSER À DÉPENDRE DE CE QUI NE DÉPEND PAS DE SOI
POUR NOURRIR SON SENTIMENT D'EXISTENCE EST L'EXPRESSION MÊME DE
L'ÊTRE PRIS DANS UN INCONSCIENT COLLECTIF. SANS CETTE INCONSCIENCE
COLLECTIVE, AUCUN ÊTRE NE POURRAIT SE SENTIR EN ÉQUILIBRE DANS
CETTE DÉPERDITION DE SOI. "Tout le monde le fait, d'autres le font
et d'autres ne le font pas". Effet de groupe dans l'esprit grégaire.
Se laisser à dépendre de ce qui ne dépend pas de moi est
l'expression même de l'inconscient collectif. Dépendant d'une
conscience individuelle je ne peux que me sentir désintéressé puis
entravé dans cette déperdition. Et le jugement tiré de cette
inconscient collectif est l'opinion. Au stade de la rationalisation :
comment je peux m'éprouver véritablement comme libre et responsable
en me référencement à quelque chose qui ne peut être issue de mon
consentement, que je n'ai pu choisir en conscience ? Le fait que
je dépends de ce qui ne dépend pas de moi revient à m'éprouver comme
pris dans un cadre carcéral, prenant conscience de cela je trouve le
désir fondamental d'en sortir. Mais c'est bien la caractéristique
collective de l'inconscience qui me permet de conserver un équilibre
dans ce qui vaudra depuis une conscience morale aliénation et
déresponsabilisation. Ce désir mimétique : "tout le monde le
fait, je ne suis pas le seul à le faire" fini de dévitaliser la
conscience individuelle de l'être. L'être en conscience, seul ne
peut pas consentir à se défaire de lui même, il faut donc un
inconscient collectif, un désir mimétique, un « mourir à
plusieurs » qui seul autorise l'être à désirer cette
déperdition de lui même. Se laisser prendre dans l'inconscient
collectif est bien appartenir au cadre commun, appartenir à
l'époque, en être l'objet.
XVI
*LE
FAIT D'AVOIR PRÉJUGÉ DE CELUI QUE JE SUIS EST CONSTITUTIF À
L'APPARTENANCE DE L'ÊTRE À L'INCONSCIENCE COLLECTIVE. C'EST À CET
INCONSCIENT QUE J'APPARTIENS, DONT DÉPEND MON ÉQUILIBRE, MON
SENTIMENT D'EXISTENCE MA RÉALITÉ.
XVII
*LE FAIT DE PERDRE SON SENTIMENT D'EXISTENCE SI LA REPRÉSENTATIVITÉ
DE L'IDENTITÉ A LAQUELLE JE ME RÉFÈRE DIMINUE EST LA MARQUE DE LA
DÉPENDANCE À L'INCONSCIENT COLLECTIF.
XVIII
EN TANT QU'ÊTRE AU DÉSIR SINGULIER, L'IDENTITAIRE NE CONSTITUE PAS
MA RÉALITÉ, JE VAIS AU DELÀ, JE NE ME LAISSE PAS ABSORBER MA
CONSCIENCE D'ÊTRE ; MA CONNAISSANCE VIENT DE MA PROPRE
EXPÉRIENCE ET DE MA RÉFLEXION SUR CETTE MÊME EXPÉRIENCE. C'EST
POUR CELA QUE SI JE NE PRÉJUGE PAS DE CELUI QUE JE SUIS, JE NE
M'ARRÊTE PAS À DE VAINES DISTINCTIONS, JE CHEMINE AU DELÀ.
XIX
EN TANT QU'ÊTRE AU DÉSIR SINGULIER, MON MODE D'ÊTRE AU
MONDE SE CARACTÉRISE PAR LA SUBLIMATION DU CADRE COMMUN, AU TRAVERS
DE LA SINGULARISATION PUIS PAR LA TRANSCENDANCE DU CADRE COMMUN, AU
TRAVERS DE LA RATIONALISATION. Je dépasse la contingence de la
conscience commune. L'idiosyncrasie n'est pas déterminée par mon
milieu, elle dépasse ces déterminismes. La raison est un
indéterminé, elle n'est pas soumise à la contingence de mon
milieu, de mon époque. C'est à moi de cheminer vers elle et non de
complaisamment considérer que j'en suis quitte en me considérant
libre et responsable par défaut.
XX
*AVOIR
POUR RÉALITÉ CE DONT JE DÉPENDS MAIS QUI NE DÉPEND PAS DE MOI EST
LE MODE D'ÊTRE AU MONDE QUI S'ÉTAIE SUR LA CONSCIENCE COLLECTIVE.
PRÉJUGER DE CELUI QUE JE SUIS, RENTRER DANS LA NÉGATION ET L'OUBLI
DE SOI EST L'APPARTENANCE EN DUR À LA CONSCIENCE COMMUNE PRÉMORALE.
XXI
*L’ÊTRE À L'ESPRIT GRÉGAIRE DÉSIRE GRÉGAIREMENT ET IL CONSIDÈRE
QU'IL EST LIBRE DANS SON DÉSIR. CE QU'IL DÉSIRE IL LE DÉSIRE. Il
est vrai que l'être à l'esprit grégaire dont l'équilibre dépend
de l'inconscient collectif désire ce mode d'être au monde, dépendre
de ce qui ne dépend pas de lui, appartenir à la conscience
collective prémorale est véritablement ce qu'il désire. C'est là son mode d'être au monde, là son équilibre.
XXII
*CHOISIR C'EST RENONCÉ MAIS LORSQUE L'ON N'A PAS CHOISI LIBREMENT ON
NE PEUT PAS SAINEMENT ASSUMER LES CONSÉQUENCES CONSTITUTIVES À CET
ENGAGEMENT. Se laisser dépendre de ce qui ne dépend pas de soi va à
l'encontre de la liberté individuelle, de la responsabilité
individuelle entre autres.
« tu n' y es
pour rien » pourra être suivi d'un soulagement de n'y
être effectivement pour rien dans l'échec d'une activité professionnelle par exemple. Or
l'être singulier au stade de la rationalisation, trouve la vacuité
de son engagement à se retrouver engagé dans quelque chose pour
lequel les tenants et les aboutissants ne s'avèrent pas être de sa
responsabilité. « j'ai des responsabilités » ne vaut
pas : "je suis responsable".
XXIII
POUR ASSUMER LIBREMENT UN ENGAGEMENT, IL FAUT QUE CET
ENGAGEMENT SOIT RÉALISÉ EN CONSCIENCE. Consentir à un engagement
librement en conscience exige d'être en âge de raison et d'être
parvenu à l'âge de maturité rationnelle. (c'est pourquoi pour
l'être singulier il y a un travail préparatoire inconscient qui
s'appelle la singularisation, stade pendant lequel le jugement de
l'être est en suspension). Or l'être qui se laisse dépendre de
l'extériorité, de son milieu social... le fait depuis sa tendre
enfance bien avant qu'il soit en mesure de consentir librement. Donc
il faudrait imaginer que l'être use de sa raison simplement à
posteriori et l'usage de cette dernière ne pourra servir qu'à
valider dans un second temps ce que l'enfant, l'adolescent serait
parvenu à faire sans elle. Mais alors pourquoi user de la raison,
s'éclairer à travers elle si il n y a pas de doute fondamental ? ;
si l'être sait avant elle qui il est, et qu'il a une appartenance au
travers de laquelle il est reconnu et à travers laquelle il se
distingue et alimente son sentiment d'existence et qu'il a commencé d'or et déjà à s'engager. Pourquoi cheminer à travers l'usage de la
raison alors que celle-ci viendrait renverser ces postulats, son mode
d'être au monde ? Comment penser de manière transcendantale
et praxique, objective et inconditionnée le cadre commun quand mon
existence dépend de mon appartenance même au cadre ?
En revanche le
« je » singulier parvenu au stade final de sa
singularisation est un « je » sans appartenance, il est
un « je » indéterminé. C'est ce je SIF (sans identité
fixe) dont l'usage de la pensée revient à une nécessité morale,
une conquête nécessaire car elle vient répondre à un manque qui
ronge l'être, qui le sort du doute existentiel dans lequel il se
trouve. L'éclairage de la pensée raisonnante permet de le sortir de
l'ombre du doute dans laquelle sans cet usage il se retrouverait à
gésir.
La vanité est ici
mis à mal car l'on voit que même lorsque l'être se pose pour le
Bien qui peut être résumé à confondre depuis une connaissance
adéquate son intérêt individuel à l'intérêt de l'ensemble, à
ne plus pouvoir dissocier l'un et l'autre, à en dépendre, l'être
le fait depuis un égoïsme sage, depuis sa propre nécessité. Si il
ne peut avoir de mérite à faire le bien en connaissance de cause, à
œuvrer pour ce dernier on voit mal comment on pourrait être
méritant à d'autres occasions. Souhaitable de désacraliser la
conduite des hommes.
(conscience de. et appartenir à.)
XXIV L’ÊTRE A UNE CONSCIENCE DE. ET POUR RÉPONDRE À SON BESOIN D'EXISTENCE IL EST DÉTERMINÉ À SE DISTINGUER, À SE RECONNAÎTRE, À ÊTRE RECONNU, À APPARTENIR À. Par défaut l'être
répond à cette conscience de. Au travers d'un « on »
qui est identifiable et étant la partie d'un tout. Ou il se distingue
par son mérite. Ou alors il trouve des formes d'inconsciences, dont il peut se figurer que d'autres renoncent également à leur conscience de, qui
lui évitent en partie de répondre à ce sentiment d'existence.
Une singularité,
qu'est ce qu'une singularité ? Un indéterminé. Aussi la
singularité ne permet pas directement à l'être de répondre à ce
besoin. Elle n'est pas une finalité, elle est un intermédiaire, un
statu-quo. La singularisation va nécessiter de la part de l'être
ayant achevé sa singularisation de conquérir une identité
rationnelle au travers le stade de la rationalisation.
XXV
NOTRE CONSCIENCE COLLECTIVE EST UN INCONSCIENT COLLECTIF. UNE
CONSCIENCE COLLECTIVE PRÉMORALE
XXVI
C'EST NOTRE CONSCIENCE COLLECTIVE PRÉMORALE QUI FAIT QUE L'ÊTRE
PRÉJUGE DE QUI IL EST, QU'IL TOMBE DANS CETTE INCONSCIENCE.
XXVII
*LA DÉPENDANCE DE L'ÊTRE A L'ESPRIT GRÉGAIRE TIENT À
L'INCONSCIENT COLLECTIF PRÉMORAL.
XXVIII
CE DONT L'ÊTRE SINGULIER DÉPEND DÉPEND DE LUI. On ne
peut pas dire que la singularité ou singularisation soit
indépendante de la conscience collective car justement elle en est la
prise de conscience. Elle est ce qui va justement permettre de s'en
défaire.
XXIV PAR LA RÉFLEXION DEPUIS UN DÉSIR SINGULIER SUR MON EXPÉRIENCE
EMPIRIQUE JE PRENDS CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE COLLECTIVE.
XXX
EN TANT QU'ÊTRE SINGULIER, LA CURIOSITÉ QUE J'AI POUR L'AUTRE
SINGULIER SE BUTE AU FAIT QUE L'AUTRE N’APPARAÎT D'ABORD PAS COMME ÉTANT DISPONIBLE EN TANT QU'AUTRE. IL Y A UNE RAPPORT TRIANGULAIRE : 1.MOI SINGULIER- 2.LA CONSCIENCE COLLECTIVE- 3.L'AUTRE QUI ENTRAVE MA
RELATION À L'AUTRE. Je prends conscience que la conduite de l'autre
ne dépend pas de lui. À avoir la curiosité pour l'autre, je prends
conscience des causes qui motivent cet autre. Je prends conscience au
final de l'inconscient collectif.
XXXI
QUE LA CONDUITE DE L'AUTRE OBSERVÉ S'EXPLIQUE PAR DES CAUSES
EXTÉRIEURES, PAR L'EXTÉRIORITÉ NE CONSTITUE PAS UNE EXCEPTION MAIS
EST L'EXPRESSION D'UN INCONSCIENT COLLECTIF, UN ÂGE DE NOTRE
CIVILISATION : LA CONSCIENCE PRÉMORALE
XXXII MON MICROCOSME EST REPRÉSENTATIF DE L’INCONSCIENCE COLLECTIVE.
XXXIII
EN PRENANT CONSCIENCE DE L'AUTRE AU SEIN DE MON MICROCOSME, DE
L'ORIGINE DE SON DIRE ET DE SON FAIRE, DE LA RACINE ONTOLOGIQUE DE SON DÉSIR FONDAMENTAL, C'EST DE L'INCONSCIENT COLLECTIF DONT JE PRENDS
CONSCIENCE. Je prends conscience qu'il ne maîtrise pas les causes
extérieures et qu'il n'a pas le désir de s'en défaire. Que ce
n'est pas lui qui librement affirme, que ces préférences, ses
penchants ne sont pas les siens.
XXXIV
L'INCONSCIENT COLLECTIF S’INSCRIT DANS LE FAIT DE GÉSIR DANS UN
« ON » DÉTERMINÉ. EN TANT QU'ÊTRE AU DÉSIR SINGULIER JE NE SUIS PAS MÉDUSÉ PAR CE
« ON » ALORS JE SUIS EN MESURE D'EN PRENDRE CONSCIENCE.
PRENANT CONSCIENCE DE CE QUI EST D'ABORD INCONSCIENT, JE ME DÉFAIS
DU DÉSIR GRÉGAIRE. JE SORS DU DÉTERMINISME DE L'INCONSCIENT
COLLECTIF.
XXXV
PRENANT CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE COLLECTIVE JE PRENDS CONSCIENCE
DES RISQUES DE ME TROUVER À MON TOUR DIVERTI. CETTE PRISE DE
CONSCIENCE APPELLE : MA RÉSISTANCE.
XXXVI
PAR L'OBSERVATION DES AUTRES DEPUIS MON MICROCOSME ET PAR LE BIAIS D'UN ESPRIT SINGULIER PUIS PAR LA RÉFLEXION SUR
CE CONTENU JE PRENDS CONSCIENCE QUE CE DONT DÉPEND PAR DÉFAUT LES
AUTRES NE DÉPEND PAS D'EUX MÊMES.
XXXVII*L'ATTACHEMENT DE L'ÊTRE À L'ESPRIT GRÉGAIRE, CE À QUOI IL
APPARTIENT N'EST PAS ISSUE D'UNE RÉFLEXION. C'est l'attachement
sensible qui gouverne et gouvernera son jugement. Du sensible dans son jugement.
XXXVIII
COMME JE DÉSIRE DÉPENDRE DE CE QUI DÉPEND DE MOI JE RÉSISTE
NATURELLEMENT À CETTE INCONSCIENT COLLECTIF QUE J'ÉPROUVE COMME UNE
ENTRAVE À L'EXPRESSION DE MA LIBERTÉ OU POUR LEQUEL NATURELLEMENT
JE NE NOURRIS PAS UN DÉSIR FONDAMENTAL.
XXXIX
PRENANT CONSCIENCE DE L'INCONSCIENT COLLECTIF, JE ME
DISTANCIE, JE ME VACCINE CONTRE CE QUI NE DÉPEND PAS DE MOI, CONTRE
CET INCONSCIENT.
XL
ME DISTANCIANT DE L'INCONSCIENT COLLECTIF, MON DÉSIR SINGULIER
S'AIGUISE EN RETOUR.
(connaissance et prise de conscience)
XLI
COMME J'ACCEPTE DE NE PAS SAVOIR QUI JE SUIS, JE NE
PRÉJUGE PAS, JE SUIS DANS UNE SAINE SUSPENSION DE JUGEMENT ET DONC
LA CONNAISSANCE QUE J'OBTIENS AU TRAVERS D'UNE EXPÉRIENCE EMPIRIQUE
PAR LE BIAIS D'UN REGARD INNOCENT ME PERMET DE DÉPASSER
PROGRESSIVEMENT CE POINT D'INTERROGATION ; COMME JE NE PRÉJUGE
PAS J'OBTIENS UNE DISPONIBILITÉ ET CELA REND SEUL POSSIBLE LA PRISE
DE CONSCIENCE. Dans le mode d'être au monde provenant de préjuger de
celui que je suis, de me reconnaître dans un inconscient collectif,
l'expérience se limite a une simple connaissance. Celui qui préjuge,
qui décide par avance, sans examen préalable n'est pas disponible à
une prise de conscience. Il ne peut accueillir le réel car il a déjà
une idée préconçue de ce que la réalité à a lui offrir. Ce
regard est biaisé par les différents déterminismes.
XLII
*L'ÊTRE
AU DÉSIR GRÉGAIRE PEUT PRENDRE CONNAISSANCE DE
L'INCONSCIENCE COLLECTIVE SANS QUE CELA VAILLE : PRENDRE
CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE COLLECTIVE. C'est là la césure entre
la connaissance extérieure des choses et la connaissance par
l'expérience empirique de l'être au désir singulier. L'être peut
lire l'inconscience collective sans perdre le désir de l'inconscient
collectif, sans changer de mode d'être au monde. La connaissance
extérieure renseignant sur l’inconscience collective ou
connaissance des causes qui expliqueraient une conduite qui l'ignore
n'engendre pas de modifications, de prise de conscience donc. Ce qui
dépend de lui ne dépend plus de lui. Il ne s'en occupe pas. Il est
diverti de lui même et a des considérations constitutives. Il peut
avoir le désir de lire le doute chez ES sans douter et ne jamais se
retrouver à douter lui même et c'est d'ailleurs pour cela qu'il a
une curiosité culturelle du doute comme on s'intéresse à quelque
chose qui nous est étranger irréductiblement. Il s'agit d'une
curiosité culturelle pour l'être à l'esprit grégaire ; pour l'être singulier il s'agit d'une
curiosité fondamentale dont dépend son mode d'être au monde, son
équilibre existentiel.
XLIII
COMPRENDRE QUELQU'UN C'EST COMPRENDRE LA NATURE DE SON
DÉSIR, SON MODE DE FONCTIONNEMENT, A TRAVERS QUOI
SON EXISTENCE S'ARTICULE, SUR QUOI ELLE REPOSE. POURQUOI IL DIT ET
FAIT CELA PLUTÔT QU'AUTRES CHOSES. D'OÙ LUI VIENNENT SES PRÉFÉRENCES
OU QUELLES SONT TELLES, PAR QUOI EST-IL AFFECTÉ … Comprendre un
autre c'est aussi renoncer à le condamner.
XLIV
PARCE QUE J'AI CETTE SAINE CURIOSITÉ INHÉRENTE À
L'IGNORANCE QUE J'AI DE MOI MÊME QUE MES EXPÉRIENCES EMPIRIQUES SE
MUENT EN PRISE DE CONSCIENCE ET C'EST PRISE DE CONSCIENCE AGIT SUR MA
CONDUITE PROFONDE.
ma connaissance est
donc une praxis. Ma connaissance vient progressivement gouverner mon
dire, mon faire ce que je vois et réfléchis influent sur mon mode
d'être au monde. Je vais me distancier de l'inconscience collective
et me défaire également de ses fers.
(la prise de
conscience de l'inconscience collective)
XLV
PRENDRE CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE INDIVIDUELLE DE L'AUTRE QUI
S'ÉTAIE SUR L'INCONSCIENCE COLLECTIVE ME PERMET DE PRENDRE
CONSCIENCE D'UN DÉSIR D'UNE AUTRE NATURE QUE LE MIEN. Comme mon
mode d'être au monde n'est pas celui de l'inconscient collectif, je
n'ai d'abord pas d'empathie sur ce désir. prendre conscient de
l'inconscient collectif revient donc à comprendre un mode d'être au
monde autre que le mien.
Ce qui ne peut être
le cas inversement. Celui dont le sentiment d'existence repose sur
l'inconscience collective peut moins facilement accepter de
prendre conscience de quelque chose a posteriori, de toucher ce sur
quoi son existence repose. C'est le problème du préjugé c'est
que l'être est certain passivement et donc a beaucoup de difficultés à apprendre à désapprendre.
XLVI
L'IMAGINATION, LA PROJECTION IMAGINATIVE, LA RÉFLEXION, LE FANTASME SE
BASENT SUR MON EXPÉRIENCE EMPIRIQUE, SUR CE QUI DÉPEND DE
MOI INDIVIDUELLEMENT.
Si j'appartiens à la conscience
collective cela se fera sur les considérations inhérentes.
XLVII
AU STADE DE LA SINGULARISATION, JE SUIS SENSUALISTE, J' AI ENVIE DE GOÛTER LE MONDE, DE TROUVER LE NECTAR. SI L'AUTRE FAIT D'ABORD
NÉGATION DE CELUI QU'IL EST, JE FINIS PAR CONNAÎTRE MIEUX L'AUTRE QUE
L'AUTRE NE SE CONNAÎT LUI MÊME.
XLVIII
PRENDRE CONSCIENCE AU STADE DE LA SINGULARISATION DE L'INCONSCIENT
COLLECTIF N'EST PAS UNE PRISE DE CONSCIENCE RATIONNELLE. Elle n'est
pas issue de la pensée raisonnante. Comprendre la contingence d'une
époque prémorale n'est pas avoir usé de sa raison. La
singularisation est bien une propédeutique à l'usage de la pensée
raisonnante. C'est lorsque je prends conscience du déterminé que je
peux ou dois conquérir l'identitaire indéterminé. La raison est
une transcendance à la contingence d'une époque.
XLIX
MON DÉSIR POSITIF RESTE CELUI DE SAISIR L'AUTRE, D'APPRÉHENDER L'AUTRE EN
TANT QU'ÊTRE SINGULIER. J'ai besoin de me découvrir singulièrement. Comme mon regard est empirique, cette expérience, cette connaissance
peut se faire à travers l'autre. Un autre non pas considéré dans
un « on » mais un autre considéré au-delà de cette
apparence, un autre considéré dans sa singularité. L'amour s'approche : accéder à ce qu'il y a d'unique chez l'autre et
donner prévalence à cette unicité. Je n'aime pas l'autre parce
qu'il est breton comme moi mais parce que j'ai pu appréhender, saisir, comprendre l'autre en
tant qu'autre.
L MON INTELLIGENCE SOCIALE EST AIGUË CAR JE NOURRIS UNE
CURIOSITÉ FONDAMENTALE POUR L'AUTRE AINSI QU'UNE RÉFLEXION, Cette sociologie ne s'obtient
pas depuis une connaissance livresque ou autres connaissances extérieures mais par ma
saine curiosité dans une immersion au sein de la conscience collective depuis un regard désintéressé.
(l’astérisque
signifie que le point concerne l'esprit grégaire et non l'esprit
singulier.)
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