1/
La
singularité apparaît comme une évidence : chaque être est
unique. Et pourtant cette conception imaginative reste à l'état
théorique.
2/
Pourquoi
la singularité est difficile à saisir et à pratiquer
3/
Qu'est
ce qui peut donner à l'être le désir de singulariser sont rapport
au monde, sortir de l'identitaire.
avant
propos :
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c'est
un «je» qui pense. Je pense pour un devenir, une conquête, je suis
donc mue par le «je» pense effectif depuis mon «je» singulier.
Notre conscience commune n'est pas constituée de «je» mais
constituée de«on».Elle n'est pas singulière mais grégaire. Elle
n'est pas morale mais prémorale.
Aussi
si je me confond avec le :« je suis blanc », un
blanc ne pense pas. Car son existence repose sur l'identité grégaire
et donc il ne « pensera » que selon son désir empirique,
depuis ce prisme. La pensée est objective, elle n'a que faire de ma
vision contingente.
La
singularité est donc singularisation car dégrégarisation, sortie
des appartenances empiriques et arbitraires.
Le
«je» singulier est un «je» qui permet de devenir le « je »
moral.
L’être
singulier n'est plus « tenu » par la conscience
prémorale, par l'époque, il y a une distanciation, une
disponibilité d'où le «jeu».
Le
jeu de la singularisation est un jeu sérieux, ontologique car il
permettra à l'être de trouver l'identité morale sur laquelle son
existence reposera. Le «je»singulier est donc un « je »
qui chemine, un «je» nomade et marginal.
Le
jeu de la singularité n'est donc pas un simple divertissement, qui
serait un divertissement de soi, au contraire c'est un« jeu »
au travers duquel l'être se réalise.
«joue
et tu deviendras sérieux » Aristote
« L'homme
n'est pleinement Homme que lorsqu'il joue »Schiller
« la
maturité de l'homme, c'est d'avoir retrouvé le sérieux qu'on avait
au jeu quand on était enfant » Nietzsche
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1/
Je suis un être unique est une conception basique
Pourtant
qui peut me dire que la société n'est pas identitaire, qui peut
dire que la raison gouverne effectivement le monde, que c'est ainsi
que les êtres sont muent. Que la majorité des êtres est soucieux
de conserver sa singularité et de ne pas être reconnu, de ne pas
appartenir au «monde» au travers de son apparence, de son identité
– et cela plutôt que d'accepter d'être par sa singularité une
inconnue pour l'autre, et accessoirement pour soi même
provisoirement
Certes
dire :« Il serait souhaitable de voir l'autre au-delà de son
apparence» est banal
Encore
faudrait-il le mettre en pratique dans ce cas. Quand on parlera moins
de l'homosexuel/hétérosexuel, de la femme vs l'homme, du végétarien
vs le carnivore, du blanc vs noir, on pourra se dire qu'on a commencé
à pratiquer ce que la théorie nous donne comme une évidence, un
bien.
soyez
soucieux de votre singularité, la singularité cesse de m'enfermer
dans la violence des antagonismes, des préjugés, des
discriminations et je cesse également d'en être objet.
2/
c'est bon, c'est le bien pour moi, pour
chacun alors qu'est ce qu'on attend pour foutre le feu à nos
uniformes ? (l'avenir n'est pas a
nous, ce serait plutôt le présent en défaisant notre
passé)
Parce
que notre conscience commune, l’age de notre humanité, cet espèce
de grand navire, de vaisseau, de bateau ivre n'est pas encore dans
une atmosphère propice à ce genre de procédé.
Être
grégaire n'est pas un choix c'est une cause déterministe de notre
conscience commune, c'est une cause ontologique. C'est L'Homme ou
L'ETRE qui est déterminé, qui ignore par défaut les causes qui le
déterminent, qui le pousse à fuir et ne pas prendre conscience.
pour
le moment la singularisation reste marginal. La singularité montre
la voie, est comme le sommet du triangle. Sa pointe est aiguë et
elle aide à l’évolution, à la progression, comme la proue du
bateau qui fend la mer
Il
vaut mieux rester dans le « on » identitaire,
s'amalgamer, se caricaturer et préjuger de l'autre
Oui
en quelque sorte, c'est le mode d'etre au monde qui convient à
l'époque, de notre conscience commune.
Il
faut dire qu'exister sous ce mode fait quand même que je reste dans
un déterminisme brut, que je renonce malgré moi à ma liberté
rationnelle, ma responsabilité, à me connaître moi et l'autre, et
ce qui nous intéresse, ici : à jouer.
C'est
une sacré amputation, Il faut l'admettre. Et cette amputation se
gangrène souvent, cause des fièvres et de la contagion dans le
ventre social, de là à dire que c'est pour cela que l'atmosphère
sociale est insalubre, il n y a qu'un pas, que l'espace
singularisation s'autorise à franchir.
L'etre
s'ampute mais il ne sent rien
Oui
parce qu'il est dévitalisé, anesthésié. Il peut, ce grand
inconscient, se défaire de ce qui est sa liberté, son entendement.
L'appartenance
identitaire m'empêche de jouer avec mon apparence
le
problème pour jouer avec son apparence, c'est que l'être se trouve
dans l'amour propre, il est donc soucieux de ce que les autres vont
penser de lui, il en est même tributaire, de la mode, des mœurs, de
l'opinion. C'est comme ça que son besoin de reconnaissance,
d'appartenance est assouvi. Il existe dans les yeux des autres, pas
dans la singularité des autres, pas dans le je et les différents
« tu » pris indépendamment.
Auquel
cas il n'a aucun désir d'aller fragiliser son « on »
puisque son désir par lequel il est tenu le pousse à n'en rien
faire.
Donc
on est dans une impasse propre au déterminisme : L'être n'est
pas loisible, disponible avec son apparence. Son apparence a beau
nier celui qu'il est, il n'est pas moins vrai qu'il se confond,
s'identifie à elle.
Tu
penses changer le monde, canard ?
Je
sais bien qu'on ne changera pas les choses, et ce n'est d'ailleurs
pas l'intention, ce n'est en soi pas souhaitable, c'est toujours
despotique de vouloir contraindre les autres à ses vues, au moment
où on le décide, selon sa propre chronologie, sa lubie, son
réactionnel ou depuis sa situation, son prisme.
Une
simple invitation : viens jouer avec moi
Il
s'agit d'inviter l'autre à jouer ; « tu viens jouer avec
moi » ce n'est pas un impératif, ce n'est pas vouloir changer
le monde, influer sur les autres, c'est simplement venir
singulièrement en jouant de son apparence, en faire un masque et un
costume. Si l'autre n'est pas disponible, n'est pas sensible à cette
invitation, tant pis.
Viens
jouer avec moi est une esthétique invitation.
je
ne peux pas changer le regard des gens ?
Effectivement,
mais je peux faire évoluer l'affection, le type d'affection que ce
regard me renvoi. Je peux aussi changer d'apparence, véhiculer
d'autres préjugés, je peux construire au-delà de l'apparence.
Il
ne s'agit pas de changer les autres, changer le cadre commun mais de
faire évoluer le rapport que l'on a avec ce cadre ? C'est
évoluer soi et non changer l'autre.
Don
L'élasticité
c'est dans la singularisation qu'on la trouve, lorsque l'être est
déterminé il n'a pas de liberté, de choix. L'être singulier lui
possède une liberté. Aussi il peut se plier au contingent du
déterminisme de l'autre.
Puisque
l'apparence a une valeur et que l'être singulier ne se préoccupe
pas de cette valeur il peut la dilapider et la donner à l'autre
déterminé, pour que ce dernier en jouisse, ce débonde de son vil
désir par exemple.
L'absence
de préjugés, met un point d'interrogation au dessus de la tête de
l'autre. L'absence de préjugés vectorise la curiosité
de l’être pour l'autre et donc au final pour soi
le
gothique je sais d'avance qu'elle va être son discours, ses
goûts,
son apparence avant même de le connaître personnellement, certes si
je prend le temps de le connaître, si il me laisse l'approcher,
vecteur d'angoisse pour lui car son apparence est un bouclier, il se
dévitalise dedans, je vais le différencier des autres.
Et je peux le faire avec
n'importe quelle identité ou presque.
Est ce que j'ai un don, un
discernement hors du commun, oui j'ai un discernement hors du commun
mais je n'en ai pas besoin pour parvenir à deviner l'identitaire,
parce que c'est fait pour ça : au sein de la furtive société,
être facilement et rapidement identifiable, reconnaissable.
l'ennuie,
la prévisibilité
Si
il est utile que l'autre et que je sois moi même reconnaissable, il
n'en est pas moins vrai que cela réduit le suc de l'inconnu, de ce
qui est imprévisible. Car un être singulier ne peut que me
surprendre. Il irrigue mon étonnement, il me sort de mon immobilisme
propre à la fausse apparence, à ce qui va de soi. C'est un éclair
dans la nuit, dans l'obscurité de la certitude passive.
L'etre
singulier a une élasticité vis à vis du déterminisme, il peut
donc se plier au désir empirique de l'être à l'esprit grégaire.
S'y adapter au travers du désir désintéressé.
3/
De quoi naît
le besoin de singulariser son mode d'existence ? Comment il se
manifeste ?
D'un
manque.
L'être
alors ne se sent pas nourri dans ce mode d'être au monde. Ce qui va
de soi, ce qui va de soi et qui va sans moi, ma vie sans moi, peut
parfois poser des problèmes existentiels à l'être. Il y a comme un
manque à se laisser déposséder. L'être au fond de lui veut
reprendre le gouvernail, être conscient sur ce bateau humanité,
devenir maître de lui même, comprendre, passer de cette
connaissance inadéquate à une connaissance adéquate.
Le
déterministe causal qui est comme un train qui va sans l'être, sans
son consentement, sans son adhésion, pose problème à certain
Les
Evadés d'alcatraz :
ils sont apparemment là, mais
ils ne sont plus là
Car
l'etre a pris une distanciation, une élasticité avec son
appartenance empirique. ce qu'il apparaît être. Aussi à la lumière
de l'extériorité, il apparaît toujours comme semblable et toujours
présent, il fait office de présence, mais en réalité en esprit,
en désir, en besoin il n'est plus là. on dirait bien qu'il est là
mais il est ailleurs et chaque jour un peu plus loin.
entre
ce que l'etre apparaît etre et ce qu'il est concrètement apparaît
donc une plus grande distanciation, une plus grande élasticité. il
n'est plus ce qu'il apparaît etre, il ne s'y conforme plus.
Lorsqu'il
y a une distanciation, ce sont ces déterminismes qui nient le chemin
parcouru. il y a habituellement une correspondance entre l'apparence
et comment l'être se perçoit.
Dans
la distanciation se crée un fossé entre la manière dont l'être
est perçu et dont il se voit lui même.
c'est
cette négation consciente que l'être va chercher à consumer. Il ne
va pas chercher à changer le regard des gens, il va chercher à se
distancier de cette identité négatrice, à s'en défaire
progressivement, de ne plus en dépendre.
Le
cadre commun est devenu cadre carcéral. Les êtres de l'espace
singularisation se contentent alors de faire office de présence.Ils
sont devenus nomades avec le cadre commun référent. Attention
L'etre ne sort pas du cadre commun carcéral pour l'interdit, ce
n'est pas une transgression apparente. Il fait le mur pour un « pour
soi » pour obéir au cadre rationnel.
L'idée
rationnelle appelle la singularisation.
C'est
l'idée rationnelle qui appelle la singularisation, et qui fait donc
ressentir à l'être cet état grégaire comme aliénant. L’idée
rationnelle, fait écho, appelle chez l'être sa singularisation et
lui fait éprouver son socle identitaire comme aliénant; car
effectivement cette identité l'empêche de se mettre en chemin pour
aller conquérir l'identité rationnelle, qui chez lui fait
nécessité, fait au fond identité. Les êtres de l'espace
singularisation sont donc SIF (sans identité fixe), c'est le cadre
rationnel qui sera pour eux identité, concrètement l'identité
rationnelle ou morale.
Si
l'être a le souci de l'identité rationnelle, il aura forcement le
souci ou le désir de se défaire de ce qui en fait négation, a
savoir ici : l'identité grégaire.
Je sors du socle
identitaire, de ce pion sur l’échiquier sociétal, je cesse de
jouer un rôle sans jouer, et ce « je » singulier me
permet de cheminer avec ma lanterne parce que je ne suis plus éclairé
par la lumière de l'extériorité, ses projecteurs, ses néons mais
donc par lanterne de ma pensée.
sun tzu l'art de, La guerre est définit en cinq facteurs influences morales(=Tao=voie juste) terrain(=espace) condition météorologique(=Ciel=temps) commandement(=SECHS) et doctrine(=efficacité)
RépondreSupprimerSECHS=sagesse(=analyse) équité(=bon juste droit autonome authentique empathique ouvert desprit bienveillant) courage(=ne pas hésiter) humanité(=comprendre les efforts) sévérité(=peur du chatiment)
terrain : dos à la rivière=bruler les casseroles=col=devant>ennemi, cotés>montagnes, derriere>riviere=victoire
Tao=harmonie des dirigeants, confiance des troupes, chatier les fautifs(=contre les rebelles, attaque furtive et soudaine, supprimer, soumettre), moralité du gouvernement, justice, bonté
5 colonnes=1 qui intercepte l'avant garde de l'ennemi, 1 qui coupe sa retraite, 2 qui s'infiltre dans le camp adverse et s'il advient que votre ennemi écoute vos espions alors il prendre de mauvaises décisions sinon vos petits oiseaux seront déplumés.
doctrine=loi, méthode d'apprentissage, ressources illimités, organisation, autorité, hiérarchie, surveillance, entretien
Proche, faites croire que vous etes loin, et loin, que vous êtes proche.
Appatez l'ennemi pour le prendre au piege ; simulez le désordre et frappez-le.
Irritez son général et égarez-le.
Quiconque désobéit au général sera décapité.
si le gouvernement applique le Tao alors le peuple sera uni.
#famille
nomade>sédentaire
Le paragraphe où il y fait mention de l'évolution m'a fait pensé à cette phrase qui figure sur une carte "Magic l'Assemblée". Le texte disait ceci: "Effacement de l'égo" l'orsque tout les visages s'éffacent, nous nous ressemblons tous.
RépondreSupprimerL'univers des jeux de rôles va souvent avec une certaine philosophie. je me souviens depuis un ami streamer d'un jeu vidéo dont le nom m'échappe présentement, la citation d'un proverbe chinois : "il vaut mieux allumer une bougie que de maudire les ténèbres"
Supprimerfaire de la vertu plutôt que de rappeler les vices des uns et des autres.
mais au delà des citations les auteurs sont souvent inspirés je trouve. après je ne connais globalement cet univers qu'en tant que "viewer".
"effacement de l'ego" je note,
j'imagine facilement qu'il y a d'autres phrases source d'inspiration et de réflexion dans "Magic l'Assemblée"